La complétude de soi passe par l’évolution de nos relations du cœur
Il y a une partie de soi qui ne peut grandir et fleurir qu’au contact authentique entre deux cœurs ouverts et bienveillants. C’est même l’essence de la vie que d’apprendre à s’ouvrir à soi et au monde par ces contacts authentiques entre le cœur des êtres permettant l’exploration du don unique offert à l’humain: la possibilité de sentir et vivre en son cœur tant d’émotions qui font se transcender l’être, l’âme et le corps.
Il y a des petits moments dans la vie où une porte s’ouvre sur un espace où l’on peut vivre ce contact authentique bienveillant à deux cœurs ouverts : des instants qui sont comme des papillons croisés sur notre chemin et que l’on prend le temps d’apprécier.
Il y a plus grandiose encore, nouer une relation unique où deux êtres font pousser ensemble avec soins un jardin intime où les fleurs de la vie attirent les papillons chaque jour et où l’être, l’âme et le corps s’émancipent et découvrent les profondeurs du cœur et les trésors qui si cachent.
Il faut beaucoup d’ouverture et de courage pour faire une place dans sa vie à la gracieuse et subtile beauté de l’existence et vivre par le cœur en partage relationnel avec des humains. L’humain étant conçu pour diriger d’abord son attention sur les menaces à sa survie, il lui faut être créatif pour développer et garder la curiosité de porter son regard et même son être sur la beauté. Il faut encore plus d’ouverture et de courage pour faire pousser un jardin intime commun. Pour créer ce jardin, il faut l’inexplicable synchronicité amoureuse et sa reconnaissance, il faut avoir fait un vide en soi pour avoir un espace d’accueil bienveillant d’un autre en son cœur, il faut de la disponibilité, du temps partagé en présence physique l’un avec l’autre… Plus que tout finalement, il faut être disponible à la vie, cette source infinie de poésie.
9 mai 2021
Révisé le 8 octobre 2024
Le dernier des humains
Il y a plus de dix ans la fin du monde s’est produite et une seule personne s’était préparée à cette situation. Cette personne vit seule sur Terre depuis dix ans et cherche toujours de la nourriture, car ses provisions sont presque épuisées. De plus, les gaz à effet de serre ont détruit les récoltes et ont tué tous les animaux sur Terre. Il a trouvé une astuce pour combattre la faim, il ne mange que trois portions de nourriture par jour, mais il ne lui reste que 60 portions de nourriture. Cependant, il garda espoir puisque grâce à son drône il a repéré un endroit où il pourrait faire pousser de la nourriture. Il s’y rendit à la marche. Il marcha dix jours. L’expédition en valait le coup, la terre était effectivement fertile. Il put faire un jardin à l’aide de graines qu’il avait précieusement conservées en cas de fin du monde et vécu une vie heureuse en solitaire avec son jardin.
Un enfant de 13 ans en 2017
Après tout ce n'est pas ma vie
Après tout ce n'est qu'une vie, que des vies fragilisées, perdues.
Des miettes de vie.
Qu'une infinitésimale partie de l'histoire de l'humanité, pourquoi sans soucier, sans soucier tant ?
Ce ne sont que des maux.
Quatre ans d'appels à l'aide. Des appels à l'aide pour des maux imprécis. Des tempêtes de mots désordonnés exprimant la souffrance, la tristesse, la rage. Des actions imprévues. La manipulation. Le vide, la disparition d'un bien être que l'on ne peut plus reconnaître au fil des années, car entremêlés avec les maux. On le cherche cet instant de soulagement sans le trouver,sans même pouvoir le décrire tellement il est loin ce moment, perdu dans l'histoire.
Les maux se liquéfient sous la lame d'un couteau, sous la lame d'un ciseau, sous la lame d'un rasoir. Le sang parle des maux.
Les maux étouffent et s'endorment sous l'effet d'un somnifère.
Les maux dansent et se figent sous l'effet de la drogue.
Les mots se bousculent et sortent finalement dans un spasme et puis encore dans un autre encore plus puissant. Les tripes viennent presque avec eux.
Le silence.
1460 jours. Le désespoir. L'espoir. Le désespoir. L'espoir.
L'impuissance.
Le jugement. L'éducation. La discipline. Les règles. Les règles... les normes.
Des appels à l'aide, mais discrets. La vie en retrait parce que les autres ça fait mal, vraiment mal, trop mal. Se terrer dans un coin et protéger son territoire comme un lion. Dans l'isolement, les obligations disparaissent. Le rêve de disparition est libre d'être et l'idée de mourir est sa compagne.
Ce ne sont que des émotions, non ? La honte, la culpabilité, la tristesse. Cette tristesse, mère de tous les maux.
La mère qui écoute et entend cette tristesse. Cette mère qui a cherché des mots pour encourager, pour soutenir, pour décrire et décrier cette réalité, souvent insoutenable.
Les appels à l'aide filtrés, classés, catégorisés. La détresse mesurée à la source avec des mots qui en disent trop peu sur les maux.
L'attente. Le silence. La responsabilité. Les droits, et les non droits. Des décisions.
Après tout, ce n'est pas grand chose que ce mal être qui dicte les vies, que ce sang qui se déverse, que ces émotions vomies. Des secousses de vie à l'arrière goût de mort.
La solitude, c'est tout ce qui reste quand les appels à l'aide sont suspects.
C'est dégoûtant.
Toutes les vies mises sur pause pour cette vie.
28 juin 2014
Le mont des chaînes
J’y suis, enfin. Chaque année, je parcours le mont des chaînes dans l’espoir d’être libre. Cette année, j’ai choisi un parcours différent. Je n’ai croisé personne. Je suis en nage, mais arrivée. Après avoir marché des heures jusqu’au sommet de la montagne cahoteuse, je touche presque le ciel. Je vois plus loin que loin l’horizon sans fin. Le paysage de ce côté de la montagne est bien différent que ceux que j’ai vus lors de mes ascensions précédentes. Un vent tiède passe dans mes cheveux tout en caressant ma peau. Je respire.
Pas de témoin, je débarre chaque cadenas de mes chaînes que je retire une à une. La plus lourde est attachée à mon cou et fait le tour de ma poitrine. Je peine à atteindre le cadenas. Je tombe au sol. Je suis à genoux à supplier les Dieux de la faire fondre. La pluie déferle. Je suis prise dans la boue avec ma chaîne. J’ai beau me débattre dans tous les sens, rien n’y fait. Un éclair surgit et atteint le cadenas de cette chaîne qui cède. Elle disparaît. Les autres chaînes sont là dans un amoncellement, mais pas celle là. Elle a disparu et l’orage est passé. Le soleil est tendre et enveloppant. Je me lève et mes jambes à mon cou, je dévale le mont d’un trait.
Non, je ne veux plus de cette chaîne ni d’aucune chaîne. Cette colossale chaîne avait été attachée à moi à ma naissance, elle avait grandi avec moi m’empêchant de vivre librement. À chaque voyage au mont des chaînes, je devais me résoudre à repartir avec elle. C’était comme vivre avec un ennemi dans la peau. Je ne gravirai plus le mont des chaînes de peur qu’elle réapparaisse et se fixe à moi. Je suis enfin comme une plume et je peux me déplacer au gré du vent. Je suis maintenant l’exploratrice de mes libertés.
12 février 2024, révisé le 8 octobre 2024
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